Les dessins de Bruno qui semblait être fait pour exprimer les années 70 comme dans son excellent inner city blues servent ici à une tout autre époque. La jungle, qu’on avait vue dans sa série ovni biotope, les océans, les décors intérieurs également sont très crédibles et réalistes malgré un trait rond aux formes opaques. Bruno nous dessine un méchant àa la carrure digne des Dark Vador et Voldemort. Blupart est mystique, grand et son visage est de marbre. Ses cheveux et sa cape imposent. Sa cruauté est sans fin, bref un méchant qu’on adore détester. Atar Gull, le héros, est aussi intéressant. Sa masse musculaire, la largeur de ses épaules son crâne rasé et ses yeux foncés le rende redoutable et crée des attentes face à son destin impossible.
Fabien Nury, scénariste gage de réussite, adapte un roman d’Eugène Sue paru en 1831. L’histoire est bonne, on sait dès le début les intentions d’Atar Gull, mais il nous tient en haleine avant sa concrétisation. La réalité du monde esclavagiste est démontrée de façon très crue, voire choquante, mais il s’agit de fait, le roman à l’époque avait un but militant, Son parcours est semé d’occasions de mourir et d’injustice. La perception d’un homme noir comme une sous race est venu me chercher, la lecture nous plonge dans ce contexte et nous fait imaginer la vie de ses hommes, de ses femmes et enfants nés à une mauvaise époque.
C’est un livre que j’attendais avec impatience, que j’ai dévoré d’un coup, que j’ai relu que j’ai beaucoup aimé. La fin, que je ne dévoilerai pas, vous pouvez continuer la lecture, m’a un peu déçu par sa subtilité, par son manque de tranchant, étrangement, j’aurais préféré que ce soit tout blanc ou tout noir (!)