
Il n'y a pas doute, il s'agit bien du grand Brassens dans cette BD. L'histoire est simple, la mort vient le chercher dans la jeune vingtaine et, charmée par ses ritournelles, elle décide de l'épargner. L'auteur, Blaise Guinin, évidemment amoureux du grand poète et des mots, écrit admirablement bien. Ses tournures de phrases, ses répliques sont douces et savoureuses. Bien que l'on puisse aimer ce livre sans connaître le pornographe du phonographe, les amateurs se délecteront des nombreux clin d'oeil parsemés ici et là dans l'album. Par exemple, en marchant, une affiche en arrière plan annonce le marché de Brive-la-gaillarde, il faut donc avoir écouté l'hécatombe pour apprécier ce détail. Évidemment, pour le public moins aguerrit, on voit des amoureux sur un banc public, un gorille avec un jeune juge, un tour de bateau où les copains passent d'abord, Jeanne et sa canne et bien d'autres. Ma seule crainte se situait dans la conclusion puisque Brassens est mort! L'auteur a bien su s'en sortir.
Côté illustration aussi c'est doux.Les couleurs respectent une palette beige et brune qui donnent une luminosité de belles journées d'été. La France bucolique qu'on vend aux touristes amateurs de littérature! Les bouilles arrondis des personnages, la mort si attachante avec son air espiègle et la panse ronde du chanteur amène une ambiance générale qui respire le bon enfant.
Une jolie bande dessinée qui donne le goût de fredonner et de redécouvrir les grands classiques. Que du bonheur!