
La technique est connue de tous, Régis Loisel crayonne, jean-Louis Tripp encre, donnant un dessin qui est autre que leurs propres traits respectifs. Lapierre se dépasse en donnant une touche magique, exacte avec des couleurs magnifiques. Jimmy Beaulieu, homme à tout faire de la BD québécoise, s’assure que les dialogues sonnent bien Québécois. Ils ne sont peut-être pas assez terroirs, mais il faut laisser une chance à nos amis Européens !
Dans ce septième tome d’une série qui devrait se terminer bientôt, Marie revient à Notre-Dame-Des-Lacs, riche et changée de son expérience à Montréal. Sa nouvelle liberté, cette légèreté, sera un signe marquant de l’album où comme d’habitude, il ne se passe pas grand-chose. Mais on sait à quoi s’attendre, avec Loisel surtout, il est question d’ambiance, de ressenti, d’émerveillement du quotidien. J’avais décroché vers les tomes 3 et 4. Au tome 5, j’ai compris qu’en ces temps-là au Québec, tout était lent et les petits riens avaient des allures de grands évènements. Ici encore, le duo singulier nous montre des pages, surtout des cases qu’on pourrait juger inutiles, elles sont des marqueurs du temps qui passent.
Charleston est le titre tout indiqué pour une BD où l’on voit tant de gens danser, où l’on voit le jeu musical de la séduction. Quelques éléments nous sont distillés, entre autre une possible relation pour Serge?
Bref, se dégage de ce livre un réconfort, un plaisir, une impression que la vie peut nous donner des plaisirs si on en profite. Comme par exemple, lire cette BD assis dans un café un dernier midi de semaine.