mardi 23 août 2011

Chronique BD du mercredi: Fraternity

Visitez le blog de Mango pour retrouver d’excellentes suggestions de BD dans la BD du mercredi de Mango et ça non hasard, le mercredi !
En partant, sur la BD il y a un auto-collant, gage de succès selon mon opinion. : Par le scénariste de Blacksad et l’illustrateur du Signe de la lune. Il s’agit tout de même de deux BD dans mon top 10 à vie. Fraternity part donc avec une avance.
Le duo nous a concocté un diptyque épatant. Diaz Canales mise encore sur des sujets sociaux pour meubler la trame de fond de son scénario. Fraternity est une communauté crée par un groupe d’hommes et de femmes qui ont des visions sociales idéalistes. Dans ce village retiré de toute civilisation, l’harmonie, l’égalité et la liberté sont supposées régner. Évidemment, les plus riches de ce système communiste se trouvent lésés par cette utopie. Un jeune enfant sauvage trouvé en forêt, une institutrice vertueuse attendant son amour, un groupe de déserteurs noirs et un vieux philosophe, qui ressemble assez à Pacome de Champignac, sont les personnages principaux de ce récit mystérieux. Ajoutons à l’ensemble quelques fortes têtes malintentionnées et une bête fabuleuse et nous avons une brochette parfaite.
Jose Luis Munuera utilise tout comme dans le Signe de la lune un effet flou en bordure de case pour accentuer les lumières et créer des ambiances intrigantes à souhait. On sent le plaisir qu’il a remplir de détails ses cases de végétations, les scènes en forêt sont somptueuses. Sont découpage est relativement sobre et c’est mieux ainsi, mais il utilise des pleines pages sans bulles pour souligner l’intrigue et s’assurer que le lecteur prenne le temps de vivre ce qui se passe. Les tons de couleurs pourraient ressembler à du noir et blanc, parfois sépia, parfois dans des teintes bleutées ou verdâtres, ce choix donne un aspect vieillot, voire même nostalgique. À quelques reprises, j’ai retrouvé des mimiques à la Spirou et Fantasio, mais cela ne m’a pas agacé puisque je considère son dessin les tomes 47, 48 et 49 de la dite série excellents.
Je ne peux me prononcer pleinement avant d’avoir lu la deuxième moitié, mais une chose est sûre, ce duo de choc ne déçoit pas, il promet même de belles réussites. Je ne manquerai pas la sortie de cette finale.

samedi 20 août 2011

Chronique BD :S.A.M.

J'adore les séries post-apocalyptique. S.A.M. est en plein dans la mire. Un groupe de jeune résiste, survive dans les ruines d'une ancienne ville. Ils se sont formés une petite société dans laquelle tous ont des tâches, des rôles et des responsabilités. L'objetcif de vie est simple: trouverà manger et garnir la pharmacie.Un problème classique se pose, un armée de robot tente de les arrêter, c'est parti pour une tetralogie qui promet.


Shang est un grand metteur en scène. Son agencement de cases, ses plans font de lui un narrateur hors pair. Par contre son peuple d'adolescents, dont le code vestimentaire futuriste est bien réussi, peut parfois porter à confusion. J'ai du retourner sur une case ou deux pour comprendre que le pronom "il" était atribué à ce que je pensais être une "elle". Mais c'est le seul bémol. Ses couleurs et ses ombrages sont bien réalisées. Il peut être dificile de dessiner le chaos sans que le dessin soit chaotique.


Ce premier tome est une prémisse. On en apprend peu sur les personnages mis à part sur Yann, une tête brûlée qui croit pouvoir se lier d'amitié avec un robot. Arme à double tranchant, les quatre couvertures sont présentées en quatrième de couverture et dans le tome 2 on le voit chevaucher ce même robot. Le suspense du tome 2 tombe donc à plat. Par contre, on ne s'embarque pas dans uen série interminable. 4 tomes c'est fait! On pourrait enfin comprendre ce que signifie S.A.M.?

jeudi 18 août 2011

Chronique BD: Joker

Vous allez peut-être trouver ça étrange mais c’est d’abord la couverture de cette BD qui m’a attirée. J’ai su après que ce duo a remporté plusieurs prix dont le prestigieux Eisner Award Adorant Batman et surtout son ennemi le Joker, j’ai été servi ici puisqu’il s’agit d’une histoire mettant en vedette presqu’exclusivement le Joker. Le scénario de Brian Azzarello joue sur le réel. Le Joker sort de l’asile d’Arkham fauché. Il doit se refaire. Il part donc à la recherche de contacts, part se refaire une équipe. La narration est faite par un personnage secondaire qui est le nouveau bras droit du Joker. La folie de ce dangereux désaxé est amplifiée par la peur qu’à ce bras droit de se faire tuer à tout moment, selon les sauts d’humeur de son souriant patron. Je ne saurais dire qui a influencé l’autre, mais le Joker d’Heat Ledger dans le film Batman Return ressemble beaucoup à celui de la BD. Même folie, même psychose, pas juste un méchant, un homme profondément torturé, tourmenté et cruel.
Dans les comics américains, il est fréquent et frustrant de voir des couvertures illustré par quelqu’un d’autre que le dessinateur ou par le principal intéressé mais avec un autre médium. Je comprends les obligations de parution de la presse américaines, mais Lee Bermejo nous offre un mélange des deux. Dessin crayonné, encré par la suite pour 80% des cases et peintures magnifiques dans les moments clé où le suspense est à son comble, le mélange se fait même dans une planche. Il joue souvent avec l’image, nous offrant par exemple le visage du Joker à travers une vitre de voiture où la ville est reflétée. L’effet est saisissant ! De plus ses cadrages et ses mises en pages sont fluides sans tomber dans la banalité. Réussir à oser, sans perdre la cohérence c’est un tour de virtuose. L’univers de Batman est propice à des scènes iconiques : les plans de corniches en contre jour, son effroyable sourire, les échanges de tirs, les fonds de ruelle, c’est donc un univers glauque mais confortable pour les amateurs du chevalier noir.

mardi 16 août 2011

Chronique BD: Apnée

Le murmure des libraires et blogueurs du Québec n'avait que ce titre à la bouche, Apnée de Zviane. Arrivée deuxième au Bédélys d’Or du Québec, la jeune prof de musique publie en quelque sorte son premier album. Quelques millimètres et la plus jolie fin du monde étant des versions papier de son excellent blog. J’avais adoré ses histoires gagnantes au concours Glénat Québec, Apnée était donc une lecture très attendue. Peut-être trop ?
Apnée est l’histoire d’une fille qui remonte difficilement d’une dépression. L’image est belle. Si on omet la faune et la flore aquatique, l’impression d’entre enveloppé, de respirer difficilement est une belle comparaison entre le sport et la maladie. Zviane n’a pas choisi de moments dramatiques, de pointes d’émotion ou de crises de larmes suivies de discussions semi-pédagogique sur la dépression. Elle utilise ce qu’elle sait le mieux faire, l’éloge du quotidien. Car c’est dans les petits moments de tous les jours que la dépression est la plus présente, est la plus douloureuse.Les rencontres avec des gens trop de bonne humeur où celles avec des anciens copains qui ne savaient pas, ces hasards qui sèment des malaises sont très bien représentés.
Il faut dire que depuis sont séjour à la maison des auteurs d’Angoulème, la jeune bédéiste a travaillé son trait. Son ancien style de dessin instantané, qui débordait de joie et d’énergie sied moins à l’ambiance d’une histoire comme celle-ci. Son choix de ne pratiquement pas dessiner d’œil est stratégique aussi car les regards peuvent parler, mais leur absence aussi. C’est le propre de ce fléau social, crée un grand vide entre les êtres, ils ne se voient plus. La scène d’ouverture d’ouverture où l’on ne voit que ses mains malhabiles sur ces cuisses dans le taxi donne le ton à un livre parlant qui malgré tout, sensibilise à une maladie dont personne n’est à l’abri.
Je m’attendais à un peu plus, surtout que son ma, le début de la chute aux éditions colosse, introuvable maintenant je crois, m’avait tellement marqué… Mais je suis persuadé que cette lecture en vaut la peine, c’est pourquoi j’ai choisie cette dernière dans le cercle de lecture du mercredi de Mango. En plus, chers collègues blogueurs qui êtes plusieurs Européens, voilà une belle occasion de goûter au terroir culturel littéraire du Québec.

mardi 2 août 2011

Chronique BD du mercredi: W.E.S.T.

Lorsque Xavier Dorisson et Fabien Nury s’unissent, le résultat ne peut être que formidable. W.E.S.T., Weird Enforcement Special Team est un groupe de 5 hommes et une femme, chacun ayant des compétences spécifiques, sous les ordres du président Roosevelt. L’aspect far west est très présent et la touche fantastique paranormale rajoute à la série une ambiance qui la différencie des autres westerns.. Dans ce dernier dyptique, le héros, Morton Chapel doit exorciser sa propre fille. Cette mission a un double sens. Cette dernière est possédée du même démon qui a conduit à la mort de sa mère, la fille d’un homme influent dans cette jeune Amérique. Chapel affronte donc ses propres défauts de père, la réticence de son équipe et le désaccord de Roosevelt dans ses méthodes en plus de ce démon qui a ruiné sa vie. Le combat est grand. Dans ses collègues de la W.E.S.T., il est intéressant de voir l’indien catholique, Angle Salvage, opposer son chamanisme à l’expertise psychologique de 1904 de Kathryn Lennox dans la guérison de la pauvre Megan. Le scénario est bien ficelé, même si les finales des deux cycles précédents étaient, selon moi, un peu meilleures.
Christian Rossi, connu pour ses séries historiques fait de celle-ci un chef d’œuvre. À plusieurs reprises, il n’encre pas son crayonné et applique la couleur quand même, laissant des espaces blancs, où habituellement il y aurait du noir et créent des effets brumeux propices aux scènes d'esprit. Il n'hésite pas non plus à dessiner des planches presque muettes où l'émotion est palpable dans les regards des personnages. Lorsqu'il prend 3 cases pour exprimer l'ampleur du mouvement l'effet est saisissant. Ses successions de gros plans, de scènes d'action, de plans d'ensembles et de répliques assassines coulent au long du récit. La relecture de la BD sans lire les phylactères reste agréable puisqu'il joue avec les icônes du western tels pistolets, chevaux, vieilles locomotives et autres éléments d'architecture connus.
Bref, une bande dessinée forte qui ne laisse pas indifférent.

Me voilà donc de retour dans le joyeux cercle de lecteurs de Bande dessinée du mercredi de Mango. Je vous invite à double cliquez sur son nom pour découvrir d'excellentes suggestions de lecture.

lundi 1 août 2011

Chronique BD XII, les treize premiers

Cette série me trottait en tête depuis longtemps parmi ma liste à relire. Étonnamment, je ne les avais pas lu depuis... 13 ans!
Je répète: XIII est un homme retrouvé presque noyé. Une balle à la tête lui a faut perdre la mémoire, il porte un tatou, treize en chiffre romain. Sa longue et dangereuse quête d'identité l'amènera à découvrir les multiples et complexes facettes de son passé. Il s'agit en effet d'une libre adaptation du roman de Robert Ludlum, lui même inspiré de l'assassinat de Kennedy.
J'adore les nombreux revirements de cette série. À Chaque fois que le héros approche du but, ses ennemis, dont le tueur la mangouste, probablement le meilleur rôle de méchant de toute la bande dessinée, arrivent en même temps que lui. Il marche dans le brouillard le plus total. Puisqu'amnésique, tous ses anciens rivaux savent où l'attendre. Il est donc désavantagé, mais sa témérité, ses bons alliés, ses habiletés incroyables et avouons le une chance hors du commun, lui suffisent pour s'en tirer. Le suspense est toujours tendu et les rebondissements sont spectaculaires. L'information sur son identité nous est donnée au compte goutte ce qui, évidemment, oblige à plonger dans le tome suivant. La réputation de Jean Van Hamme est-elle à faire? XIII est une des grandes séries du 9e art, sa place est méritée.
William Vance, illustrateur, est très habile et perfectionniste. De prime abord, je n'aime pas les dessins trop réalistes. Par contre, dans XIII, il n'y a aucune faille. Les décors sont d'une vraisemblance inouï et les personnages sont bien campé. Le général Carrington, entre autre, est un exemple frappant. Sa mise en scène est bonne. Il n'est pas facile de faire passer autant d'informations en BD. Mais ses cadrages et ses alternances scènes d'actions/scènes narratives sont bien équilibrées.

Je me permets un petit guide des 13 premiers XIII.
Tome 1 et 2: Steve Rowland suit la trace laissée par sa femme et va là où va l'indien. Il rencontre deux grands acolytes Carrington et et la ravissantes Jones.
Tome 3: XIII est emprisonné dans un asile où il est condamné à perpétuité...
Tome 4: Devenu Ross Tanner, XIII comprend plus d'éléments dans le complot d'assassinat où il semblerait être le tireur. On apprend où il a été entraîné et le colonel Amos, personnages important, prend plus de place.
Tome 5: Devenu Jason Fly, il crée des liens avec le frère du président assassiné, le nouveau président Walter Sherridan. L'arrivée de la sympathique Betty est dans ce tome.
Tome 6 et 7: Jason Fly remonte dans le passé et apprend que son père, intellectuel de gauche, a été tué par des membres du Klu klux klan. Mes deux épisodes préférés.
Tome 8 Nous apprenons qui sont les collègues de la Mangouste et qui est le numéro 1 de la conspiration.
Tome 9 et 10, Devenu Jason Mac Lane, XIII retourne au Costa Verde où il a déjà joué un rôle dans la révolution, il retrouvera son ex-femme, Maria qui l'a connu sous le nom de Brian Kelly et participera à nouveau dans l'histoire du pays.
Tome 11: Il est question de l'arbre généalogique de XIII, ce dernier apprend que son père, n'est pas vraiment son père...
Tome 12 Enfin le jugement, un règlement de compte avec le l'investigateur du complot et une fin ouverte.
Tome 13 est un dossier où tous les acteurs de la série, même ceux qui y sont passés une case est fiché, répertorié à la CIA. Amusant.
J'ajoute pour terminer, que lire les 13 premiers tome est suffisant. Les numéros suivants, à une exception près, sont davantage des commandes pécuniaires de l'éditeur selon moi. Il est intéressant par contre de choisir les épisodes de XIII mystery où il est question de la biographie de personnage secondaire.