Le murmure des libraires et blogueurs du Québec n'avait que ce titre à la bouche, Apnée de Zviane. Arrivée deuxième au Bédélys d’Or du Québec, la jeune prof de musique publie en quelque sorte son premier album. Quelques millimètres et la plus jolie fin du monde étant des versions papier de son excellent blog. J’avais adoré ses histoires gagnantes au concours Glénat Québec, Apnée était donc une lecture très attendue. Peut-être trop ?
Apnée est l’histoire d’une fille qui remonte difficilement d’une dépression. L’image est belle. Si on omet la faune et la flore aquatique, l’impression d’entre enveloppé, de respirer difficilement est une belle comparaison entre le sport et la maladie. Zviane n’a pas choisi de moments dramatiques, de pointes d’émotion ou de crises de larmes suivies de discussions semi-pédagogique sur la dépression. Elle utilise ce qu’elle sait le mieux faire, l’éloge du quotidien. Car c’est dans les petits moments de tous les jours que la dépression est la plus présente, est la plus douloureuse.Les rencontres avec des gens trop de bonne humeur où celles avec des anciens copains qui ne savaient pas, ces hasards qui sèment des malaises sont très bien représentés.
Il faut dire que depuis sont séjour à la maison des auteurs d’Angoulème, la jeune bédéiste a travaillé son trait. Son ancien style de dessin instantané, qui débordait de joie et d’énergie sied moins à l’ambiance d’une histoire comme celle-ci. Son choix de ne pratiquement pas dessiner d’œil est stratégique aussi car les regards peuvent parler, mais leur absence aussi. C’est le propre de ce fléau social, crée un grand vide entre les êtres, ils ne se voient plus. La scène d’ouverture d’ouverture où l’on ne voit que ses mains malhabiles sur ces cuisses dans le taxi donne le ton à un livre parlant qui malgré tout, sensibilise à une maladie dont personne n’est à l’abri.
Je m’attendais à un peu plus, surtout que son ma, le début de la chute aux éditions colosse, introuvable maintenant je crois, m’avait tellement marqué… Mais je suis persuadé que cette lecture en vaut la peine, c’est pourquoi j’ai choisie cette dernière dans le cercle de lecture du mercredi de Mango. En plus, chers collègues blogueurs qui êtes plusieurs Européens, voilà une belle occasion de goûter au terroir culturel littéraire du Québec.
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PAs très joyeux tout ça. Ce n'est pas le genre de thème que j'apprécie en BD. Je préfère passer mon tour.
RépondreSupprimerLa couverture est belle mais bien énigmatique. Est-ce vraiment un album représentatif de la BD au Québec? La dépression est générale et difficile à montrer,j'ai l'impression. Comme Jérôme, c'est un sujet dont je me tiens à distance tellement il me déprime à mon tour!
RépondreSupprimerLes Québécois qui publient au Québec font beaucoup dans l'autobiographique, il s'Agit d'une BD assez représentative. Mais, ça se lit bien, ce n'est pas à se taper sur les cuisses, mais c'est divertissant.
RépondreSupprimerHé bien moi elle me tente cette BD, ce ne serait pas la première fois que j'aborde les thèmes difficiles en BD, j'ai d'ailleurs souvent l'impression que c'est le média parfait pour aborder certains sujets...
RépondreSupprimerJe n'ai qu'un bras à tendre vers la bibliothèque de Marsi pour la lire. Ce que je compte bien faire puisque cette critique stimule mon désir de me faire ma propre opinion.
RépondreSupprimerJ'abonde dans le sens de Noukette, la bande dessinée est un excellent véhicule pour sonder certains bas-fonds.
Je me laisserai peut-être tenter, même si c'est un thème qui ne me parle pas trop... Par contre, je commencerai par «la Plus jolie fin du monde», puisqu'il est déjà dans ma PAL, contrairement à celui-ci!
RépondreSupprimer@ Noukette effectivement, les sujets sérieux sont de mise, surtout si on veut que la BD soit vue pour autre chose qu'un petit comic.
RépondreSupprimer@ Venise Tend ce bras Venise, tu ne regretteras pas!
@PG Je te suggère de le lire à travers la plus jolie fin du monde!
Merci d'être passé!