mercredi 20 juillet 2011

Chronique BD: Mademoiselle Else

Me revoilà dans ce cercle de lecture au moult suggestions qu’est le la BD du mercredi selon les bons copains de Mango. Cliquez sur son nom pour consulter! Tant qu’à vous faire visiter des pages intéressantes, je vous invite également chez Orbie qui a eu la gentillesse de me prêter cet album.
Manuele Fior est gagnant de l’album de l’année à Angoulème avec 5000 KM par seconde. Étant un peu déçu par ce lauréat, j’ai voulu savoir ce qu’il avait fait avant. Voici donc Mademoiselle Else. Il s’agit ici d’une adaptation d’une nouvelle d’Arthur Schnitzler.
Mademoiselle Else se la coule douce dans une villa italienne lorsqu’elle reçoit un télégramme de sa mère lui expliquant que son père est encore pris à la gorge et qu’il a besoin d’argent pour éviter la prison. Elle devra en demander au riche marchand d’art, monsieur Von Dorsay. Celui-ci accepte en échange de la voir nue pendant 15 minutes. A ce moment, la descente aux enfers commence.
L’auteur dessine les ambiances de cette riche villa à merveille. Les décors sont sobres mais efficaces. Ces personnages, ressemblant à ceux des affiches de chocolat français du début du siècle dernier mêlé aux femmes de Gustav Klimt servent admirablement bien le propos et l’époque du récit. Il faut prendre attention aux bouches qui, excusez le jeu de mot, parlent beaucoup et transposent l’émotion. Son cadrage est également soigné. Les cases se tordent, les plans se rapprochent afin de créer un suspense palpable.
Manuele Fior joue avec la narration d’une façon extraordinaire. Les cases et les phylactères expriment la luxure, la bienséance et les boniments d’usages dans une riche société des années 20. Entre ces cases, on peut lire ce que pense l’héroïne. Le décalage est frappant. Surtout que les bonnes manières et l’apparence deviendront un ennemi terrible à cette jeune femme prise au piège.Mais dans sa tête, les questions se posent, les insultes fusent, sa stratégies est pensée et celle des autres décortiquées. Elle est comme un animal. Son imagination n’a d’égal que son désarroi dans cette lente, mais stressante psychose. «mon père en vaut-il la peine ? Comment peuvent-ils me demander une telle chose ? » Parfois, dans des teintes différentes, sur quelques pages on peut voir ses projections face à ce dilemme à cette situation. La fin de cette spirale éthique et familiale est totalement inattendue et délicieuse.
La question se pose. : Le jury d’Angoulème aurait-il regretté de laisser passer cette BD et aurait donné le prix à la suivante du même auteur peu importe la qualité de la dernière?

11 commentaires:

  1. Si cette BD est aussi bien que la nouvelle de Schnitzler, elle doit être formidable car l'histoire est belle mais surtout les émotions et les sentiments de la jeune femme sont parfaitement bien détaillés. Ce n'est pas un récit que j'aurais pensé aussi facilement transposable en BD. A voir à tout prix pour moi.

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  2. effectivement, les sentiments sont ominprésents dans cette histoire. Bien que tu connaisses le dénouement, ça vaut la peine.

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  3. Ce n'est vraiment une BD qui m'attirerait au premier abord, mais le résumé que tu en fais me semble, tout compte fait, intéressant!

    En passant, je viens justement de mettre en ligne (enfin!!) les résultats du sondage sur les BD de notre enfance, que tu as eu la gentillesse de remplir il y a déjà plusieurs mois. Si tu veux en connaître les résultats, je t'invite dans ma Lucarne!!

    http://www.lepigeonographe.com/luneau/chroniques/hey-les-sondes-etes-vous-curieux-125.html

    Tu serais bien gentil de prévenir aussi ceux de tes amis dont tu m'avais fait parvenir les réponses. Les voici: Guy, Denis, Darlen, Micka, Claire, Yoan, Wellemans et Guy Jul.

    P.S.: Ça me fait tout drôle de te voir chez Mango et chez Yaneck!! Je sens que je vais retrouver tes commentaires un peu partout où je butine, maintenant!!

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  4. Je me disais bien que le titre me disait quelque chose, j'avoue que cette adaptation me titille moi aussi, l'histoire est belle je trouve...

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  5. @ PG Je suis allé voir rapidement les résultats du sondage, je te ferai un commentaires très bientôt.je le fais passer aux miens. D'ailleurs je l'amène à mon cercle de BD. C'est une joyeuse bande de blogueur que celle de Mango. Je les connaissais de nom sur to site, je suis allé voir à l'occasion, mais l'idée d'un rendez-vous hebdomadaire me ravi.
    Arsenul. Je l'écris parce que ça fait 4 fois que je rentre mon identificateur et ça écrit encore anonyme

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  6. @ Noukette je te la suggère, le punch final que tu sembles connaître est graphiquement un coup de poing.

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  7. Eh bien, me voilà hameçonnée ! Et ça m'aurait plu de connaître l'histoire avant de la lire, pour justement y examiner de près l'habileté pour scénariser. Le dessin, par la couverture, semble assez intense, toute l'inquiétude que l'on observe dans le regard.

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  8. Une bonne invitation à lire la BD, parcequ'à priori le graphisme ne m'aurait guère attiré

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  9. ça vaut la peine, le graphisme est vraiment au service de l'époque.

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  10. Ton article me donne vraiment envie de lire cette BD ! J'aime déjà la couverture et l'ambiance qu'elle suggère...

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  11. Merci Moka, la couverture donne le ton et ne déçoit pas!

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merci de me laisser un commentaire, ça me motive à continuer.