jeudi 28 avril 2011

chronique BD: le suicide de la Déesse Bédélys 2010

J’avoue ne pas connaître Simon Labelle. Lorsqu’il a gagné le prix bédélys de l’année, je me suis procuré son livre. Les prix ou plutôt leur attribution sont souvent mitigés. Copinage, obligation de changer, toujours les mêmes, plusieurs arguments sont amenés. Le résultats fait acte de foi. La raison du prix est de reconnaître mais surtout, pour ma part, de faire connaître. J’ai embarqué et j’en suis satisfait.

Simon Labelle scénarise et dessine le suicide de la Déesse. Bien qu’il y ai, à l’occasion quelques maladresses dans les visages, le dessin est tout à fait approprié aux propos et au genre. Les personnages sont des gens normaux aux physiques banals. Ce qui est très bon car cette histoire pourrait arriver à tout le monde. Les plans sont intéressants et j’y ai vu plusieurs allusions à des scènes de films connus, est-ce volontaire ou s’agit-il de d’images universelles ? Ses zones d’aplats noirs sont très réussies, elles forment ombrage mais surtout l’ambiance du décor. Aux pages 44-45-et 46, le temps d’un passage oniriques, le dessin prend des allures d’ombres chinoises aztèques et c’est fabuleux.

Je crois que ce qui a attiré l’attention des juges est surtout le scénario. Un groupe d’étudiant doit créer une œuvre commune, cette œuvre va plus loin qu’un simple travail de fon de session. Flashbacks, retrouvailles, questionnement s’imbrique dans l’installation d’un mystère qui traîne tout au long du récit. J’avoue qu’au trois quart de l’œuvre, je me suis dit que si la fin n’était pas à la hauteur, je m’étais fait avoir d’un petit 13,95$. J’aurais pu payer le double et j’aurais été content. À la relecture on réalise que même graphiquement, les indices étaient là pourtant. Par moment, la prétention et l’attitude des étudiants m’irritaient un peu, mais ça accentue le réalisme de l’histoire. N’avons-nous pas tous été chiant par moment à l’Université ou au cegep? Des phrases comme : Mère nature est une junkie, sa drogue c’est l’homme ou On exploite les ressources jusqu’à épuisement, on pousse la croissance jusqu’à ce que ça pète, on appauvrit les masse jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus s’offrir les biens de consommation de la masse. peuvent agacer, amuser ou inspirer selon l’humeur du moment, mais on sent la recherche et le travail dans le texte ce qui donne une franche profondeur.

Bref, une BD solide qui fait réfléchir.

4 commentaires:

  1. Ça semble intéressant! La couverture semble promettre un beau graphisme, et ton résumé, un récit intrigant. Est-il en couleur ou en noir & blanc?
    Ça m'intrigue d'autant plus que je viens de recevoir, il y a quelques secondes, ma première demande de «partenariat» d'une maison d'éditions, qui souhaite que je critique certains de leurs titres, à ma convenance!! Et il s'agit de... la maison 400 coups / Mécanique générale, justement!!! Tu es le tout premier à qui j'en parle... ou plutôt à qui je l'écrit!! Quel hasard, non?!

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  2. C'est du noir et blanc, mais le noir est si bien fait que la couleur serait superflue. Heureux d'être ton confident! Quel partenariat intéressant! Il y a eu plusieurs petits chefs d'oeuvres de fait dans ces deux écuries. J'ai plus d'une trentaine de titres de ces deux maisons. Il faut dire qu'à l'époque où j'étais chroniqueurs, j'étais copain un peu avec Jimmy, fondateur de de MG et Philippe Girard. c'est une offre intéressante, rien que le service de presse et les invitations pour les soirs de lancement valent le salaire. Tu verras être amis avec les créateurs rend la tâche parfois plus ardue. Tu remarqueras l'Absence de chronique du dernier porno de Jimmy.... Fonce mon cher, tu as amplement le talent pour ce genre de boulot (ou de loisir!)

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  3. Effectivement, j'imagine bien ce que ça peut être de critiquer l'oeuvre d'un ami. Rappelle-toi que j'ai critiqué Miam miam fléau, l'oeuvre de celui qui m'a fait un place sur son site!!!!!
    Mais je ne sais pas si je deviendrai si «ami» que ça avec tous ces créateurs... C'est sûr qu'un peu de reconnaissance, ce serait flatteur, mais pas à n'importe quel prix! Et puis, c'est sûr que je rêve: je me verrais bien, à moyen ou long terme, à admirer les dessins qu'un dessinateur fabuleux aurait fait à partir d'un scénario que j'aurais rédigé... Mais on parle ici de fabulation (ou de ma retraite, donc j'ai amplement le temps de me faire des ennemis ET de renouer avec eux d'ici-là!!).

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  4. D'ici ta retraite j'aurai peut-être appris à mieux dessiner et je te la ferai ton histoire!

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merci de me laisser un commentaire, ça me motive à continuer.