dimanche 8 avril 2012

Chronique Bd: Brögunn

Avec son excellent Bête du lac, Patrick Boutin Gagné a piqué ma curiosité et s'est inscrit dans les talents québécois à surveiller. Voilà son dernier tome. Brögunn.
Souvent dans le style Héroïc Fantaisy on retrouve une quête pour détruire le mal absolu. Dans Brögunn, ce grand mal absolu a déjà gagné. Les elfes, les faunes, les humains et autres créatures se retrouvent donc dans une position de survie, de méfiance post-apocaliptyque aux allures médiévales. Le concept du héros solitaire juste et bon qui sauve les siens est totalement bafoué. Dans cette BD, on y meurt à souhait. C'est ce qui donne une touche d'originalité et de crédibilité au scénario de Tristan Roulot plus connu pour Goblins.
Tout comme dans la bête du Lac, le dessin de ce jeune prodige québécois me fascine. Une forte influence de Mignola surtout dans les bêtes, des expressions nippones, du mouvement de comic dans une découpage franchement franco-belge. Le meilleur de tous les mondes finalement. J'ai adoré son personnage de géant, très calme au mouvement lent, semi naïf. Le petit faune aussi est bien campé et attachant. Mais Brögunn est un héros que je veux suivre, son karma, sa gigantesque épée et son désespoir sont prometteur.
Peu importe si le bien est rétabli ou non, l'univers placé ici est riche et promet, un peu à la façon d'un Jérémiah épique, une très belle série.

3 commentaires:

  1. Moi aussi j'ai eu un gros choc avec la bête du lac. Un dessinateur à suivre et un titre que j'ai prévu d'acheter dans les jours qui viennent.

    RépondreSupprimer
  2. Tout comme vous, j'ai adoré la Bête du lac et je fondais beaucoup d'espoir sur ce Brögunn... mais en le feuilletant, en librairie, j'ai un peu déchanté : le dessin est toujours aussi beau, mais j'ai eu l'impression que le scénario était sombre et rude. Ton billet semble confirmer ce que mon instinct m'a dicté. Seulement, à l'inverse de toi, je ne suis pas sûr que j'apprécierai un tel contexte noir et déprimant...
    Toutefois, bravo à m. Boutin-Gagné, un prodige à suivre, comme tu dis! J'abonde tout à fait dans le même sens de l'analyse que tu fais de son dessin (et tu l'exprimes beaucoup mieux que j'ai pu le faire dans ma critique de la Bête du lac!!). Il marie effectivement le meilleur des trois grands types de BD : le résultat est fascinant!
    À tout de suite, sur Hotmail!

    RépondreSupprimer
  3. PG Et Jérôme, que vous dire à vous deux qui semblez le regarder d'un oeil bien différent... Le scénario bien que plongé dans une ambiance d'après la fin, puisqu'il s'agit du titre, est surprenant à plusieurs points.
    J'ai hâte de vous lire à ce sujet!

    RépondreSupprimer

merci de me laisser un commentaire, ça me motive à continuer.