mardi 8 mai 2012

Chronique BD du mercredi: Walking Dead

Quand on pense s'y connaître en BD, il faut toucher à un peu de tout. Walking Dead, juste le titre me laissait froid. Ce n'est pas mon genre! Mais bon, vu le succès, une saison dvd tirée avec seulement le premier tome, les membres du club BD en parlent... De plus, je l'avoue, rencontrer en personne Charlie Adlard m'a convaincu. Je n'étais pas en position de demander une dédicace (lire je n'avais pas le goût d'attendre 3 heures!) Mais après avoir bien placoté avec Jérôme D'aviau qui m'a fait une splendide dédicace, le voisin de table c'est cet Anglais dans la ville la plus francophone du Québec. Il est bien sympathique en plus d'avoir une gueule de gagnant. Bref, j'ai lu les deux premiers tomes.
En partant, côté dessin, c'est juste correct. D'ailleurs, de voir ces fans comblés avec des dessins aussi moyens me faisait rire une peu. Il joue bien avec les zones noires, les décors figuratifs sont bons et ses cadrages et sa narration sont efficaces mais ses personnages manquent de finesse. Il m'arrive même de les confondre.
La force de cette BD, c'est l'ambiance. Bien que les personnages principaux soient à l'extérieur dans un champs ou une forêt, on vit dans huis clos très serré. On sent le stress qui guète, la fatigue et le désespoir est palpable dans les phylactères. Ce qu'il faut préciser, c'est que contrairement au genre habituel, festival d'hémoglobine semi-ridicule, ici l'emphase est mis sur les relations des gens encore vivant qui sont entourés de mort vivant. La question est poussé à fond. Peut-on s'aimer dans cette situation, peut-on faire confiance. Peut-on relaxer un peu sachant tous nos proches peut-être morts? Donc cette approche très humaniste et bien crédible donne le ton à Walking Dead qui enchante avec des titres comme Passé décomposé et Cette vie derrière nous.
Une série touchante où le mode de vie fait en sorte que les personnages, aussi importants soient-ils, meurent et où ceux qui restent se demandent si être en vie est vraiment une chance. C'est pas ce qu'on pourrait appeler une lecture joyeuse du printemps, mes nuits en ont été imprégné, mais j'ai demandé les tomes 3 et 4 pour le prochain souper de BD entre amis. Donc!
C'est mercredi espèces de chanceux! Les suggestions de lecture foisonnent chez Mango! Allez faire un tour!
Yanneck en parle aussi.

samedi 28 avril 2012

chronique BD: Georges et la mort

Pendant Livres en fête! notre libraire gaspésien ouvre sa cave et fait une soirée BD. Nous y trouvons moult suggestions, quelques bières, ambiances surréalistes et de bons copains. J'ai ramené Georges et la mort.
Il n'y a pas doute, il s'agit bien du grand Brassens dans cette BD. L'histoire est simple, la mort vient le chercher dans la jeune vingtaine et, charmée par ses ritournelles, elle décide de l'épargner. L'auteur, Blaise Guinin, évidemment amoureux du grand poète et des mots, écrit admirablement bien. Ses tournures de phrases, ses répliques sont douces et savoureuses. Bien que l'on puisse aimer ce livre sans connaître le pornographe du phonographe, les amateurs se délecteront des nombreux clin d'oeil parsemés ici et là dans l'album. Par exemple, en marchant, une affiche en arrière plan annonce le marché de Brive-la-gaillarde, il faut donc avoir écouté l'hécatombe pour apprécier ce détail. Évidemment, pour le public moins aguerrit, on voit des amoureux sur un banc public, un gorille avec un jeune juge, un tour de bateau où les copains passent d'abord, Jeanne et sa canne et bien d'autres. Ma seule crainte se situait dans la conclusion puisque Brassens est mort! L'auteur a bien su s'en sortir.
Côté illustration aussi c'est doux.Les couleurs respectent une palette beige et brune qui donnent une luminosité de belles journées d'été. La France bucolique qu'on vend aux touristes amateurs de littérature! Les bouilles arrondis des personnages, la mort si attachante avec son air espiègle et la panse ronde du chanteur amène une ambiance générale qui respire le bon enfant.
Une jolie bande dessinée qui donne le goût de fredonner et de redécouvrir les grands classiques. Que du bonheur!

mardi 24 avril 2012

Je suis de retour dans le prestigieux cercle de BD du mercredi. Je vous invite donc à visister les autres blogs de BD chez Mango! C'est reparti!
Donc, j’avais déjà lu un des tomes de cette trilogie appelée Inner city blues il y a longtemps, c’est d’ailleurs à ce moment que j’ai connu le talent et la signature graphique si particulière de Bruno que j’ai ensuite lu dans biotope et Athar Gull. Cet intégral a donc sauté dans mon panier d’achat sans que je tente de la retenir.

Dans les bas fonds d’une ville américaine, deux frères, voleurs de voitures se voit offrir une promotion, ils seront les homme de main d’un chef de Cartel. Le scénario dense nous amène vers les émotions et les déchirements que connaissances les acteurs du milieu criminel. On se sent une influence légère de Pulp Fiction. Fait intéressant, les trois tomes relatent le même événement à des paliers différents. Cette façon d’écrire l’histoire rend chaque histoire plus fluide, plus digeste et permet de mettre l’emphase sur les conséquences des faits et gestes de chacun sur chaque palier de l’organisation.
Évidemment, on lit Inner City Blues pour les illustrations ! Le style de Bruno colle parfaitement au milieu noir des années 70. Quelque chose de funky, de psychadélique, très disco ou jazzy, la musique est d'ailleurs présente. Les scènes de bars où la musique joue fort et l’éclairage est éclatant sont magnifiques. Les pages d’échanges et les discussions autour des danseuses nues dessinées sous plusieurs angles sont vraiment jolies et stylisés sans tomber dans le vulgaire. Il faut voir aussi les décors des appartements rococo à l’époque où l’art moderne battait son plein.
J’avoue avoir traîné l’album plusieurs jours après l’avoir lu, simplement pour ouvrir au hasard un page et la contempler. Mais les dialogues sonnent vrais et la vie était dure en ses temps là... À lire sans retenue.

dimanche 22 avril 2012

Chronique BD: Batman Sombre reflet

J’étais assis seul au café pour dîner et je lisais Batman sombre reflet. La bibliothécaire de mon école me demande si ce que je lis est bon ? Lorsqu’elle est partie je me dis que j’aurais du lui dire ceci : On lit Batman pour l’icône qu’il représente, son image classique fait partie intégrale de nos référents culturels. On lit Batman parce qu’on veut voir la noire Gotham, ce pauvre Gordon et tous ces désaxés. On lit Batman parce qu’au détour d’une page, suite à un éclair, il est là, sur la corniche, on ne voit que sa silhouette et c’est et c’est beau.
Dans sombre reflet il y a deux histoires, La première illustrée par Jock est ma préférée. Le deuxième Robin remplace Bruce Wayne dans le costume de chauve souris et tente de démanteler un trafic de sinistres objets ayant appartenus ou servis à de grands criminels. La deuxième histoire tourne davantage autour des problèmes familiaux de commissaire Gordon. Le dessin de Francavilla sur cette histoire perd un peu en netteté et gagne en couleur criardes ce qui est dommage. Par contre, les tourments familiaux prennent aux trippes et amplifie l’émotion du lecteur. Dans les deux cas Scott Snyder se fait plaisir et nous gâte au scénario
Dans les deux cas, les scènes d’action sont rythmés et l’ambiance Gothamesque est respectée. Les amateurs autant que les néophytes, (peut-on vivre en occident et être néophyte de Batman ?) s’y retrouveront car il s’agit en quelque sorte d’une compilation des meilleures histoires chez DC, le prochain tome possède d’ailleurs une couverture fabuleuse à voir en quatrième.
On peut se fier au titre sombre reflet pour savoir de quel genre de littérature on a faire, lecteur sous la couette au rêve fragile s’abstenir.

mardi 17 avril 2012

Chronique d’une virée au festival de la BD de Québec.

Je tiens tout d’abord à remercier Valérie qui m’a laissé partir sur un titre de roman de Fred Vargas malgré 2 enfants de malades sur 4 dans mon foyer. « Pars vite et reviens tard ! » Avant que je m'embarque pour 6 heures de route bien peinard.
J’ai donc passé officiellement la journée de vendredi 13 au salon et un peu de la matinée du 14
Arrivé assez tôt 8h45, j’ai pu avoir un numéro, le 5, pour obtenir une dédicace de Guarnido. À 18h30, le voyant dessiner son 4e Blacksad, je lui ai demandé la petite fille enlevée dans artic Nation, un bien joli dessin. Nous avons placoté du trio noir que le matou rencontre, le cheval devait être une panthère selon lui. Un type bien sympathique.
J’ai ensuite pris place dans la file de Yoann. Bien qu’ayant adoré La voleuse du père Fauteuil, je voulais faire dédicacer le plus récent Spirou. J’étais dans les derniers, je ne pouvais plus choisir mon personnage, il a donc tranché pour moi, j’hésitais entre le compte et le groom rouquin.
Je me suis dirigé vers les files côte à côté du duo Lapierre et Boutin-Gagné. Pendant que je faisais la file pour ces prodiges québécois, j’ai fait un petit tour du côté de Cromwell qui dédicaçait presque dans les toilettes. Il m’a parlé de l’histoire des peuples autochtones québécois. J’ai eu l’air d’un plouc, il en connaissait tellement plus que moi. Mais c’est un auteur bien sympathique, j’ai eu un joli dessin de Magua, le cruel indien du dernier de Mohicans.
Je retourne, à ma place dans la file des deux copains québécois. J’attends et je remarque que Poipoipanda/Jérôme D’aviau est seul à son kiosque. J’ai adoré le trop grand vide d’Alphonse Tabouret, je vais le voir. Nous discutons de la Gaspésie, de son encre qu’il fait lui même avec des marrons bouillis et du fait que peu de gens savent sa double identité, il a déjà été programmé pour deux séances dans le même festival ! Son dessin est sublime, il a pris son temps et a mis tous les personnages du livre un presque. Ma rencontre coup de cœur.
Je reviens dans la file des Québécois, j’ai perdu un tour pour Brogunn et deux pour Chroniques sauvages… J’attends. Patrick Boutin-Gagné m’a dédicacé le géant de son histoire, c’est la première fois qu’il le faisait. Il m’a expliqué avoir de la difficulté à faire des fins joyeuses. Son histoire est si sombre. Le scénariste, présent aussi, était ravi que j’aie été mystifié par le dénouement entre les faunes et les hommes.
François Lapierre avait dépassé son temps, mais il m’a pris tout de même bien souriant, généreux. Son comparse est venu discuter avec nous de la grève étudiante. Il m’a fait son indien avec un décor, belle dédicace.
Après une pause dîner je me suis en ligne pour les frères Jouvray. Nous avons bien rigolé, ils sont drôles et sympathiques. Ils nous raconté de bonnes anecdotes de festival. Leur dédicace que je vous montre ici est très élaborée. Il m’on dit que moi qui aimais Lincoln bourré, je serais servi dans le prochain tome…
J’ai écouté quelques conférences et entrevues bien intéressantes. Parfois haut niveau, parfois trop grand public. Mais ça fait toujours du bien de s’asseoir.
À travers tout ceci, j’ai rencontré Patrick Sobral qui ne quittait pas sa table, il est d’une générosité envers les jeunes, c’est admirable. Croisé aussi Iris et Zviane, deux filles attachantes qui écrivent l’ostie de chat, je connais plus Zviane, mais j’ai trouvé Iris plus sympathique.
J’ai manqué, un peu volontairement parce que je suis en vacances tout de même : Charlie Adlard de Walking Dead, Arthur dePins, Les auteurs des Nombrils qui estampillent au lieu de dédicacer, Lamontagne, Rodier, Labrosse et son joli Ab irato Rabagliatti.
J’aurai aimé voir Leif Tande et Philippe Girard.
Le lendemain, je suis venu flâné, je n’ai pas acheté chez les éditions Pow Wow même si j’avais prévu. Je me suis procuré l’intégrale d’Inner city blues que je chroniquerai bientôt. J’ai osé la bd de cul du grand Viviès, qui m’a outré. J’ai rencontré moult auteurs pour les enfants dont Alain M. Bergeron, Philippe Béha hyper allumé et le grand Géronimo Stilton qui voulait faire reprendre sa photo car il avait cligné des yeux…
Le point culminant de cette virée est les rencontres. Voir les amis, les vieux potes qu’on ne voit que dans les festivals. Parler de BD sans avoir l’air d’un oiseau rare, échanger sur des sujets pointus et prendre une bonne bouffe entre bonne gens. Tout ça pour des petits dessins…

dimanche 8 avril 2012

Chronique Bd: Brögunn

Avec son excellent Bête du lac, Patrick Boutin Gagné a piqué ma curiosité et s'est inscrit dans les talents québécois à surveiller. Voilà son dernier tome. Brögunn.
Souvent dans le style Héroïc Fantaisy on retrouve une quête pour détruire le mal absolu. Dans Brögunn, ce grand mal absolu a déjà gagné. Les elfes, les faunes, les humains et autres créatures se retrouvent donc dans une position de survie, de méfiance post-apocaliptyque aux allures médiévales. Le concept du héros solitaire juste et bon qui sauve les siens est totalement bafoué. Dans cette BD, on y meurt à souhait. C'est ce qui donne une touche d'originalité et de crédibilité au scénario de Tristan Roulot plus connu pour Goblins.
Tout comme dans la bête du Lac, le dessin de ce jeune prodige québécois me fascine. Une forte influence de Mignola surtout dans les bêtes, des expressions nippones, du mouvement de comic dans une découpage franchement franco-belge. Le meilleur de tous les mondes finalement. J'ai adoré son personnage de géant, très calme au mouvement lent, semi naïf. Le petit faune aussi est bien campé et attachant. Mais Brögunn est un héros que je veux suivre, son karma, sa gigantesque épée et son désespoir sont prometteur.
Peu importe si le bien est rétabli ou non, l'univers placé ici est riche et promet, un peu à la façon d'un Jérémiah épique, une très belle série.

mardi 3 avril 2012

mea maxima culpa

Trop de temps s'est écoulé entre cette chronique et la dernière...
Je m'en excuse mais j'ai une bonne raison! Lors d'un dîner au travail, je placote avec ma directrice. Connaissant mes intérêts pour la lecture, elle me demande une suggestion. Je lui fais part des dix finalistes des prix du libraire du Québec en lui disant qu'à chaque année, j'y trouve des perles incroyables. Il faut préciser 5 romans québécois et 5 romans étrangers. Étant responsable d'achat des livres de mon école. Elle me fait part d'un budget d'activité sociale entre collègue non utilisé. Elle me propose donc d'aller acheter les 10 romans. Elle rajoute que le goût de la lecture est comme le rhume, il est difficile de le donner sans l'avoir! De plus, ça nous donnera des sujets de discussions intéressants aux pauses. Mieux que la téléréalité ou les commérages j'en conviens. Étant un employé modèle voulant encourager son initiative et un lecteur insatiable, j'en suis à mon 3e roman!
Sous béton de Karoline Georges
Histoire futuriste très dure où les humains vivent dans des cubicules minuscules de béton. Le fils, qui n'a pas de nom, décide de se rebeller en demandant pourquoi. Il s'agit d'un récit admirablement bien écrit, on reconnaît l'ancienne poète, l'histoire est violente, mais l'aspect philosophique est riche.






Le sablier des solitudes de Jean-Simon Desrochers
13 personnages en 13 chapitres qui n'ont rien en commun sauf le 14e chapitre où ils vivent un carambolage sévère. Une dernière partie narre comment certain s'en sont sortis. Le concept est excellent, le carambolage est plus intense puisqu'on connaît les personnages. L'auteur nous les présente un peu trop sexuellement par contre.








Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan
L'auteure nous raconte la vie de sa mère décédée il y a peu de temps. C'est mon préféré des trois. Un début à la Pagnol qui monte dans un mélange de Marie Laberge et d'Anna Gavalda pour finir comme du Sissi Labrèche. C'est sublime comme dirait Pinard.





Mon prochain: Arvida de Samuel Archibald




Je vous suggère donc un petite visite sur le site du prix des libraires afin d'y découvrir d'excellentes suggestions de lecture... parce qu'il n'y a pas que la BD!








mardi 13 mars 2012

chornique BD du mercredi: Louve

Lorsque j’ai terminé l’université, je ne lisais que de la BD jeunesse, du gros nez. Il n’y a pas de mal à lire Franquin, Morris, Schulz et autres Uderzo du genre ! Lors d’une soirée, un bon copain m’a parlé de BD adultes et aux dessins réalistes. Cet été là, il m’a fait lire tout XIII, tout Jérémiah, tout Les tours du bois Maury et tout Thorgal. J’avoue avoir gardé pour ces séries un attachement particulier.
Thorgal est une bonne série, bien que les albums entre 22 et 30 laissent à désirer, bien que la bonté de ce héros est parfois exaspérante, ça reste une série marquante. Comme la mode le demande, Le vicking venu des étoiles n’échappe pas aux «spin-off ».
Louve est la fille de Thorgal, cette dernière, tout comme Yakari, a la faculté de communiquer aux animaux. Son père étant parti à l’aventure, son frère aussi, elle se retrouve seule avec sa mère et se rebelle face aux habitants de son pas-si-paisible village. Elle se sauve en forêt et tombe sur ? Une louve ! Bravo ! S’ensuit une série de rebondissements à caractère fantastique parfois un peu trop poussé. Yann, scénariste émérite respecte bien l’œuvre originale, c’est peut-être même le problème puisqu’on y sent une certaine redondance.
De son côté, Surzhenko, marche aussi des les traces de Rosinski qui d’ailleurs illustre la couverture. Son dessin en noir et blanc coloré par Graza est identique aux albums d’Avant la couleur directe pour les non-avertis. Les expressions, les scènes de combat autant humaines qu’animalières sont d’une justesse étonnante. Le visage de Louve est souvent évocateur. C’est de l’excellent travail.
J’ai aimé lire ce tome, j’ai passé un agréable moment en toute naïveté. Je me suis laissé bercer par l’histoire. Avec du recul, l’analyse de cet album m’oblige cependant à y trouver quelques faiblesses et à avouer que si vous voulez découvrir Thorgal, le cycle de Qâ restera toujours la meilleure porte d’entrée.


C'est mercredi! Consultez d'autres suggestions avec Mango

lundi 27 février 2012

chronique BD: Asterios Polyp

Je déclare officiellement que j'ai terminé ma pile à lire! Qui l'eu cru? Mis à part l'intégrale Rombaldi de Lucky Luke que je me garde comme petit remontant, Astérios Polyp était ma dernière BD à lire. Je me la gardais pour un moment privilégié afin d'en profiter.

Astérios Polyp figurait parmi les BD en lice au grand pris d'Angoulème 2011. Son côté académique, voire quasi didactique et son prix, plus de 40$, me rebutait. Voilà que le bouquin en question est enseigné dans le collège de mon beau-frère un rabais m'est proposé, j'hésite... Bref, je l'ai reçu pour Noël.

Alternant le passé et le présent, l'auteur américain, David Mazzucchelli, raconte l'histoire d'amour et la déchéance d'un homme de haut statut. L'intelligence du récit, la complexité des relations entre des personnages bien campés, ficelés au quart de tour donne l'impression d'avoir lu un grand roman. les personnages secondaires étant suffisamment crédible, on peut tenter de deviner leur réaction et leurs avenues en devient d'autant plus surprenant. Sans être racoleuse, ni trop "américaine" la fin rassure logiquement le lecteur.

L'illustration est un coup de poing au visage. Très académique comme je le disais plus haut, l'auteur maximise les couleurs, la typographie, le style de dessin, l'emplacement des cases. le seul défaut que je pourrais y trouver c'est que dans toute cette richesse, j'ai peur de manquer quelque chose, un détail, un clin d'oeil, une signification annonciatrice. Lorsque le héros et sa copine se distance par la différence de leur propos, non seulement ils changent de couleurs, mais lui, architecte devient un plan de lui même en pièces détachés, à l'angle mesuré, tout bleu, froid. Elle, l'artiste devient rouge, gêné, gribouillée. Les métaphores de ce genre sont nombreuses et sans être subtiles, n'agacent pas la lecture. Au contraire, les changements se vivent comme des transformations animées.

Il s'agit ici d'un livre qui mérite une seconde lecture afin de comprendre tous les niveaux graphiques et la force des liens entre l'image et le texte. Je suis certain que de petites lumières s'allumeront et me feront apprécier davantage ce cadeau que j'aime déjà. Merci Carl et Mélanie.

mardi 21 février 2012

Chronique du mercredi Légende de la Garde

Encore un retour de ce club BD… On fait notre mieux en absence de bibliothèque et de carte de crédit illimitée ! Un des membres m’a prêté cet ovni tout ce qu’il y a de plus intéressant !

Le style et le ton sont très sérieux. On parle d’une Garde, une confrérie de soldats, chevaliers, liés pour défendre le bien. Trois membres, plus nobles, doivent résoudre un étrange mystère qui les mènera vers des plans volés menant à une haute trahison. Anciennes rivalités, mouvement sectaire, ennemis diaboliques, cette fresque romanesque, voire chevaleresque est menée à grand coup d’épées par des souris. Oui oui, des souris! Pas des hommes avec des têtes de souris, des vraies souris, vivants dans les sous-bois craignant les reptiles et autres prédateurs. Ce décalage est surprenant, agréable et n’empêtre pas la fluidité du récit. C’est une joyeuse surprise!

Les illustrations du scénariste américain David Petersen sont remplies de traits hachurés, de zones de noir qui donnent une impression de stress de survie à un récit déjà axés sur une menace. Les couleurs opressent, le rouge est omniprésent dans la denière quête sous la pluie. De plus, chaque chapitre débute par des gravures médiévales, un paragraphe de mise en contexte, parce qu’à l’origine ce fut publié en feuilleton, et une loi ou un principe qui guide les membres de cette Garde droits et justes. J’ai un coup de cœur pour les armes et les armures de ces petits rongeurs, qui graphiquement s’ajustent au contexte graphique et narratif des LÉgendes de la Garde.

Il est rare que je commente des albums parus depuis aussi longtemps, mais cette découverte m’apparaissait incontournable.


Acclamons les braves et les preux!
Comme chacun le peut
Chacun luttera
Mais la Garde vaincra!

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