lundi 27 février 2012

chronique BD: Asterios Polyp

Je déclare officiellement que j'ai terminé ma pile à lire! Qui l'eu cru? Mis à part l'intégrale Rombaldi de Lucky Luke que je me garde comme petit remontant, Astérios Polyp était ma dernière BD à lire. Je me la gardais pour un moment privilégié afin d'en profiter.

Astérios Polyp figurait parmi les BD en lice au grand pris d'Angoulème 2011. Son côté académique, voire quasi didactique et son prix, plus de 40$, me rebutait. Voilà que le bouquin en question est enseigné dans le collège de mon beau-frère un rabais m'est proposé, j'hésite... Bref, je l'ai reçu pour Noël.

Alternant le passé et le présent, l'auteur américain, David Mazzucchelli, raconte l'histoire d'amour et la déchéance d'un homme de haut statut. L'intelligence du récit, la complexité des relations entre des personnages bien campés, ficelés au quart de tour donne l'impression d'avoir lu un grand roman. les personnages secondaires étant suffisamment crédible, on peut tenter de deviner leur réaction et leurs avenues en devient d'autant plus surprenant. Sans être racoleuse, ni trop "américaine" la fin rassure logiquement le lecteur.

L'illustration est un coup de poing au visage. Très académique comme je le disais plus haut, l'auteur maximise les couleurs, la typographie, le style de dessin, l'emplacement des cases. le seul défaut que je pourrais y trouver c'est que dans toute cette richesse, j'ai peur de manquer quelque chose, un détail, un clin d'oeil, une signification annonciatrice. Lorsque le héros et sa copine se distance par la différence de leur propos, non seulement ils changent de couleurs, mais lui, architecte devient un plan de lui même en pièces détachés, à l'angle mesuré, tout bleu, froid. Elle, l'artiste devient rouge, gêné, gribouillée. Les métaphores de ce genre sont nombreuses et sans être subtiles, n'agacent pas la lecture. Au contraire, les changements se vivent comme des transformations animées.

Il s'agit ici d'un livre qui mérite une seconde lecture afin de comprendre tous les niveaux graphiques et la force des liens entre l'image et le texte. Je suis certain que de petites lumières s'allumeront et me feront apprécier davantage ce cadeau que j'aime déjà. Merci Carl et Mélanie.

mardi 21 février 2012

Chronique du mercredi Légende de la Garde

Encore un retour de ce club BD… On fait notre mieux en absence de bibliothèque et de carte de crédit illimitée ! Un des membres m’a prêté cet ovni tout ce qu’il y a de plus intéressant !

Le style et le ton sont très sérieux. On parle d’une Garde, une confrérie de soldats, chevaliers, liés pour défendre le bien. Trois membres, plus nobles, doivent résoudre un étrange mystère qui les mènera vers des plans volés menant à une haute trahison. Anciennes rivalités, mouvement sectaire, ennemis diaboliques, cette fresque romanesque, voire chevaleresque est menée à grand coup d’épées par des souris. Oui oui, des souris! Pas des hommes avec des têtes de souris, des vraies souris, vivants dans les sous-bois craignant les reptiles et autres prédateurs. Ce décalage est surprenant, agréable et n’empêtre pas la fluidité du récit. C’est une joyeuse surprise!

Les illustrations du scénariste américain David Petersen sont remplies de traits hachurés, de zones de noir qui donnent une impression de stress de survie à un récit déjà axés sur une menace. Les couleurs opressent, le rouge est omniprésent dans la denière quête sous la pluie. De plus, chaque chapitre débute par des gravures médiévales, un paragraphe de mise en contexte, parce qu’à l’origine ce fut publié en feuilleton, et une loi ou un principe qui guide les membres de cette Garde droits et justes. J’ai un coup de cœur pour les armes et les armures de ces petits rongeurs, qui graphiquement s’ajustent au contexte graphique et narratif des LÉgendes de la Garde.

Il est rare que je commente des albums parus depuis aussi longtemps, mais cette découverte m’apparaissait incontournable.


Acclamons les braves et les preux!
Comme chacun le peut
Chacun luttera
Mais la Garde vaincra!

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dimanche 19 février 2012

Chronique BD : Escobar, le dernier Maya

Lors de ma mensuelle réunion d'amateurs de BD du mois de juin. Nous nous sommes prononcé sur les bilans des meilleurs ventes, les succès critiques, bref la palmarès connus ou moins. Quelques uns de mes copains trouvaient étrange qu'on ne retrouve Escobar nul part.

Escobar, c'est l'histoire d'une race ou d'une créature presqu'indestructible qui appuie une cause en mettant sa particularité à profit. Scènes de combat, de fusillade, s'entrecoupe de discussions de café entourées de serveuse pulpeuse. Dans ces mêmes discussions, un personnage secondaire aux intentions ambivalentes, semi-alcolo, arnaqueur de touristes s'avère être plus profond qu'on ne le pensait. Mais sinon, côté scénario, c'est relativement prévisible. Rien de neuf sous le soleil.

Au dessin par contre c'est très dynamique. La bête entre autre est mystérieuse à souhait. Escobar étant un descendant Maya, les décors de jungle et d'anciennes cités sont splendide. Le mouvement est aussi un point fort des dessins de Louis. Le monstre, appelé El diablo Negro, bouge incroyablement vite et on sent ce pouvoir, cette vitesse.

Je comprends maintenant que ce tome ne figure pas dans la liste des 100 albums de l'année et le tome 2 ne figurera pas dans la liste des albums que je lirai. Ce club a l'avantage de nous faire échanger nos coups de coeur, mais pas toujours de les partager.

mardi 7 février 2012

Chronique Bd du mercredi: Chronique de Jérusalem

Bien que je n’aie pas une pile à lire (PAL) aussi longue que mon brillant blogueur de copain PG Luneau, j’ai toujours quelques titres en attente. Parfois, un détail comme la nomination à Angoulème de BD de l’année, fait en sorte que des bandes dessinées se retrouvent plus vite sur le dessus de la pile.

J’adore le trait de Guy Delisle. Si efficace et si simple. Le visage de son héros, lui même en fait est tout simplement un hexagone irrégulier, six traits, c’est fait, c’est joli. Il peut y passer une gamme d’émotions crédibles d’un seul coup de crayon. J’aime aussi ses décors qui sont un point d’encrage du récit. On lit du Delisle pour voyager, il faut voir du paysage ! Son dessin minimaliste respecte bien les proportions et donne une idée juste de l’endroit où il vit. Accompagner le tout de quelques plans explicatifs et le tour est joué. Cette fois-ci, nous avons en plus droit à la couleur qui substitue sans trop d’éclat les palettes de gris des autres albums. Sans être nécessaires, elles sont agréables.

Personnellement, j’ai mieux aimé les chroniques Birmanes et l’incontournable Pyongyang
Pour les simple raisons que voici. Tout d’abord, le contexte religieux trop lourd de Jérusalem et la complexité des relations entre toutes les communautés. Serait-il possible que la fragilité et la susceptibilité des peuples entourant Jérusalem est freiner la narration habituellement plus ludique du bédéiste voyageur ? En second lieu, la diminution des histoires plus anodines, les petits riens du quotidien, les endroits où manger, m’ont manqué. Ces futilités, souvent drôles, donnaient du corps à l’album. J’en aurais pris davantage bien que les visites au Zoo m’ont amusé.

J’ai lu plusieurs BD en lice dans la compétition officielle, il m’aurait été difficile de trancher entre Habibi, Atar gull, Doomboy et Chroniques de Jérusalem. Chose certaine, celle-ci méritait sa place dans la sélection officielle. La meilleure ? Le jury a choisi !
C’est mercredi ! Visitez les blogueurs BD de la bande à Mango.